Brigitte Chevet
Eclectique et passionnée
Brigitte Chevet allie un passé de journaliste et la passion de raconter des histoires. Si ce sont des histoires de femmes, c’est encore mieux, et si elle peut les teinter d’humour, c’est gagné ! Comme pour son premier documentaire, Avec mes quelques rides, jubilatoire.
Depuis, elle a multiplié les films sur des questions écologiques, Brennilis, L’Affaire Plogoff, films qu’elle imagine en « évitant de prêcher des convaincus ».
Elle ne cache pas non plus son ancrage breton, et ausculte Docteur Yoyo, ou met ses pas dans ceux de Louis Le Pensec, pour Le Menhir et la Rose. Décidément, non, on ne lui collera pas d’étiquette sur le dos !
Brigitte Chevet a commencé dans le journalisme télévisé. C’est là qu’elle fait ses gammes, apprend la grammaire de l’image. Mais très vite, elle s’en détourne, lui reprochant une relation très superficielle aux êtres. Justement, un sujet la tente : aller plus loin et explorer l’image de la vieillesse. Ce sera Avec mes quelques rides (1999), dont les héroïnes nonagénaires se piquent de faire de la télévision. Fous rires en cascade, pas le temps de vieillir ! Un regard tendre sur ces mamies, capables de se lever après la projection du film en festival, en hélant la salle : « Hein qu’on est des vedettes ? » Brigitte avoue garder un souvenir ému de ce moment. « J’étais scotchée au plafond par l’accueil des spectateurs. Et si le cinéma, c’était partager des émotions, tout simplement ? »
Alors, film après film, elle continue ses explorations : des univers féminins, un cheminement avec Odette du Puigaudeau (2000), des héroïnes en Jupe ou pantalon ? (2007), des Femmes au volant (2010) qui nous font sourire. Réalisations entrelacées avec des films d’investigation sur lesquels elle se donne du temps, et qui prennent tous le pouls de cette vieille planète Terre. Brigitte mettra cinq ans à réaliser Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s’éteindre (2008), oscillant entre doutes et découragement. Elle sera récompensée le jour où elle rencontre un expert en panneaux solaires qui lui confie avoir porté un autre regard sur le nucléaire à l’issue de la diffusion de son film.
Elle dit elle-même vouloir « tourner vrai sur des sujets tabous ». Mais se préoccupe surtout de la perception de ceux qui ne militent pas pour ces causes. Une autre façon de faire de la politique ? Exigeante, après le film Mourir d’amiante (2005), elle prolonge les témoignages avec un livre, coproduit avec le photographe Richard Volante.
Ce scandale de l’amiante continue de la hanter, mais depuis elle a abordé d’autres rivages.
Brigitte Chevet se passionne aujourd’hui pour le destin singulier de Rose Valland, une héroïne de la Résistance, qui a contribué à faire revenir d’Allemagne des milliers d’œuvres d’art dérobées par les nazis. « Elle est méconnue en France, et j’ai très envie de la sortir de l’ombre… C’est formidable, je vais pouvoir allier mes pulsions pour la recherche historique et mon goût pour les destins de femmes, et m’initier à l’histoire de l’art! »
Archives, humour, écologie, Brigitte revendique cet éclectisme, empreint d’humanisme. Moteur !
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